Position des bras du Christ en croix
Méthode de construction
(Annexe de l'article paru dans le Cahier MNTV 67)
NB : Dans un souci de cohérence avec les figures du Cahier 67, tous les schémas de construction sont faits en regardant la croix par l’arrière. Le membre supérieur gauche est bien à gauche sur les schémas, le membre supérieur droit à droite.
Figure 1 : En position de surrection, l’avant-bras gauche est à 40° de la verticale, le bras gauche ne peut pas être à moins. Dans un premier temps, on suppose qu’il n’est pas à plus, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de flexion du coude gauche. On trace donc, sur un axe à 40°, un segment de droite de 52 cm : 23 cm pour le bras, plus 28 cm pour l’avant-bras auquel on rajoute 1 cm pour la première rangée des os du carpe, entre l’extrémité inférieure du radius et l’axe du clou.
Figure 1 : Tracé du membre supérieur gauche à 40°
Figure 2 : Une horizontale est tracée 6 cm plus bas que l’extrémité inférieure de ce segment et on détermine son intersection avec un cercle de rayon 38 cm (écartement des épaules) dont le centre est sur cette même extrémité. Le segment qui les rejoint correspond à la ligne des épaules.
Figure 2 : Tracé de la ligne des épaules dans la position de surrection
Figure 3 : Le point qui figure l’ « épaule droite » est, ensuite, le centre d’un cercle de rayon 23 cm (bras droit). Un segment de 29 cm (trait A = avant-bras droit + 1 cm), incliné de 20° sur la verticale est tracé depuis l’horizontale des clous*. Une autre horizontale est menée depuis son extrémité inférieure. L’intersection avec le cercle précédent représente le coude droit et permet de finir le tracé (traits B et C).
Les clous sont alors distants de moins de 75 cm.
* Si cet angle était inférieur, par exemple à 10°, l’écartement des clous serait plus grand et les angles des avant-bras par rapport à la verticale seraient supérieurs à 20° dans la position d’affaissement.
Figure 3 : Tracé du membre supérieur droit en surrection
Figure 4 : Cette distance entre les clous est reportée pour le tracé « en affaissement ». La ligne des épaules est supposée horizontale et centrée par rapport à la croix (segment de 38 cm dont le milieu est à égale distance de chaque clou). Deux cercles de 52 cm de rayon (bras+avant-bras+ 1 cm) sont dessinés avec les clous pour centre. On repère l’intersection entre ces deux cercles et les verticales tracées depuis les extrémités du segment précédent pour désigner les épaules et on trace l’ensemble bras-avant-bras en alignement. Ceux-ci forment alors avec la verticale un angle de 20,4° compatible avec notre cahier des charges.
Figure 4 : Tracé en affaissement
Figures 5 et 6 : L’axe de la main droite est imposé par l’anatomie, orienté de 10° vers la droite, pour autoriser le débattement de l’avant-bras autour de l’articulation radio-carpienne. Celui de la main gauche pourrait se situer entre 30° et 50° d’inclinaison maximum vers la gauche. Son inclinaison radiale post-mortem, lisible sur le Linceul, indique formellement qu’il s’agit, sur la croix, d’une inclinaison de 30° par rapport à la verticale, plus « naturelle » aussi si on pense aux gestes des bourreaux.
Fig 5 : Affaissement Fig. 6 : Surrection
Figure 7 : Si l’on suppose que les épaules gardent leur différence de niveau de 6 cm lors de l’affaissement, il est impossible de réaliser le schéma sans donner une certaine flexion au coude gauche (minimum 171° d’extension au lieu de 180) sauf à augmenter l’angle de l’avant-bras gauche avec la verticale au-delà de 20°.